Les questions qu’on se pose sur une société sans argent.
Pour commencer, il n’est pas toujours évident de se faire une idée d’une société sans argent. En effet, Il est difficile de remettre en question ce système, tellement l’argent est présent dans nos sociétés depuis longtemps.
Pourtant, ce changement est la clé pour une évolution de notre civilisation, et nécessaire face aux enjeux actuels de la planète.
D’autre part, ce ne sera pas un monde parfait et de nombreux ajustements vont devoir être décidés ensemble. En revanche, cela régule les problématiques majeures actuelles, tout en ouvrant de nouveaux horizons sur des bases plus saines.
Enfin, vous trouverez ici des réponses aux interrogations les plus courantes concernant une société sans argent.
Ensuite, il est à noter que le Grand Projet est ouvert et participatif. De ce fait, certaines réponses devront être décidées ensemble. En effet, le Grand Projet propose un système où les potentiels humains peuvent s’exprimer librement. En conséquence, on ne peut pas imposer en contrepartie un cadre strict et formel.
Pour finir, si votre question ne trouve pas réponse dans ces lignes, écrivez-nous.
Oui, nous sommes pour un monde sans argent, donc nous n’y sommes pas.
Nous avons bien évidemment des frais de fonctionnement : sites, logiciels d’envoi d’e-mailing etc. La plupart des bénévoles ont des charges financières, un métier et des enfants : ils ne peuvent contribuer que sur leur temps libre, quand il en reste. Surtout ils nous manquent certaines compétences et ce, malgré les appels à contribution que nous avons lancés dans le passé (et qui sont toujours disponibles sur notre site).
Nous avons fonctionné pendant des années en prenant tous les frais à notre charge et encore aujourd’hui nous n’avons aucun salarié, que des bénévoles. Mais nous avons beaucoup de demandes de nos membres pour améliorer notre site, monter certains beaux projets que nous ne pouvons honorer, faute de financement.
Sans les dons, notre seule option est que tous les frais restent à notre charge, que tout le travail nécessaire soit fait sur le temps libre des bénévoles, quand il en reste, et que nous nous payions des formations pendant notre temps-libre pour acquérir les compétences qui nous manquent. Mais, comme la plupart l’ont naturellement compris, cela soulève d’énormes difficultés.
Merci à tous ceux qui contribueront à développer financièrement le Grand Projet.
La littérature manque cruellement de documentation, études et estimations sur les bénéfices d’un monde non marchand vis-à-vis d’un monde marchand sur notre écosystème et problèmes écologiques.
Cependant nous pouvons prendre en considération certains aspects généraux et imaginer les gains titanesques que cela représente et qui devraient, selon nous, faire l’objet d’études.
Fin de l’obsolescence programmée :
Il y a plus d’une dizaine de techniques d’obsolescence programmée. Quelles seraient la durée de nos biens dans la perspective inverse : le plus durable possible ? Quels seraient les économies qui en découleraient sur l’extraction de métaux, la pollution, les déchets, la déforestation, l’énergie liée à la logistique, les transports etc.
Fin des secteurs d’activités liés à la finance :
Gain des ressources liés à tous les secteurs liés à la société marchande : métiers du marketing, banques, finances, gestion de la fraude fiscale etc. Cela comprend, toutes les fournitures, chauffage de locaux, énergies liées aux transactions, etc.
C’est aussi la fin des crypto-monnaies qui sont particulièrement énergivores. Le bitcoin par exemple, consomme autant que la suède et à un impact environnemental équivalent au secteur de la viande. (Source)
Fin de la guerre commerciale :
Même si elle ne fait aujourd’hui le sujet d’aucune étude, l’impact de la guerre commerciale sur l’environnement est probablement très sous-estimé ou ignoré. Pourtant, les stratégies pour battre des concurrents vont toutes à l’encontre de notre environnement. Les flux entre l’extraction, l’assemblage et les transports des marchandises se font essentiellement suivant les prix les plus compétitifs des matières premières et de la main d’œuvre bon marché. Cette logique se détache de toute considération d’une gestion locale des ressources (matières premières et main d’œuvre). C’est ainsi qu’un Iphone fait 20 fois le tour de la terre avant d’arriver au client (The Magnificent, Maddening, Mysterious World of Transportation du journaliste Edward Humes).
Par ailleurs, la surenchère de la guerre commerciale pour avoir le prix le plus compétitif fait appel à des ressources de moins en moins bonne qualité, plus compétitives mais moins durables.
Quels seraient les gains pour l’environnement si les flux liés aux marchandises rentraient dans la seule logique locale et que leur qualité ne soit plus revue à la baisse stimulée par la guerre commerciale ?
Fin de la publicité
Le budget pour la publicité était d’environ 800 milliards de dollars en 2022 et représente entre 1200 à 2200 publicités par jour et par personne (Selon Arnaud Pêtre, chercheur en neuromarketing.). Il est évident qu’une forte stimulation de la consommation est provoquée par un tel financement.
Quels seraient les gains pour l’environnement (épuisement des ressources, pollution, déchets, déforestation, énergies) sans cette stimulation intensive et permanente. Mieux encore, de quel ordre seraient-ils si on mettait autant d’énergie pour des messages encourageant la modération, rappelant aussi que l’objet apporte au mieux qu’un bonheur éphémère ?
En tant que finalité, nous émettons beaucoup de réserves sur les monnaies libres, comme la June.
À l’état embryonnaire, comme aujourd’hui, les monnaies libres ne posent pas vraiment de problèmes. Mais si elles venaient à se généraliser, elles développeraient très certainement la plupart des dérives que nous connaissons.
Par exemple, la guerre commerciale. Le maraîcher qui se fait payer en June trouve ça super jusqu’au jour où il y en aura un second, puis une troisième dans la même commune. On se divise le marché, on doit battre les autres, faire des prix plus compétitifs, ce qui passe souvent par de la moins bonne qualité. etc. Répandu, on revient dans les mêmes travers, schémas de séparation, d’opposition, de renforcement de l’individualisme.
On sera toujours plus gagnant d’accumuler cette monnaie que d’en être démuni. Les commerces en monnaie libre invitent toujours à pousser à la consommation plutôt qu’à la ralentir. Les entreprises auront toujours des frais (locaux, énergies, fournisseurs etc…) et devront toujours faire face à une pression financière, à l’obligation de faire des bénéfices et trouver les moyens de faire consommer les clients en permanence. Pourquoi arrêteraient-elles de faire de l’obsolescence programmée comme aujourd’hui ? De nous envahir de publicités ? Pourquoi cela serait meilleur pour notre écosystème ?
Selon le mode d’emploi des monnaies libres, même sans entrer dans la toile de confiance n’importe qui peut ouvrir un portefeuille, donc si les entreprises des milliardaires passaient aux monnaies libres, il y aurait une pyramide de richesses similaires à aujourd’hui.
La monnaie libre se réévaluent à la baisse de 4,88% tous les 6 mois, ce qui en fait la première monnaie qui incitera à être consommée d’elle-même. Si cela est bon pour l’économie ça ne l’est probablement pas pour l’environnement.
La création de monnaies libres ne fait pas de dettes, mais que faire de celles en cours (300 000 milliards de dollars) ?
Aussi, la création de la monnaie ne se fait pas par la dette mais par le nombre d’adhérents, suivant un dividende universel. Comment faire en cas de nécessité d’une grosse somme ? (achat d’un bien immobilier, une voiture, de soins coûteux ). A priori 2 options : ou bien on ne pourra pas, ou bien les membres qui auraient suffisamment accumulé de monnaies libres les prêteront. Bien que personne ne peut l’affirmer ou l’infirmer, il nous paraît peu probable qu’ils le fassent sans conditions ni taux d’intérêt.
En cas de pénuries, les prix flambent puisque les prix ne sont pas fixés. Seuls ceux qui en ont suffisamment accumulés, ou les premiers arrivés sur les marchés pourront y avoir accès. Le partage paraît ici peu probable.
Concernant le comportement humain il se modifie inconsciemment vers l’individualisme, la perte des valeurs éthiques et morales quand nous sommes au contact avec l’argent (que nous en ayons peu, suffisamment, ou beaucoup) ou que nous y pensons, études scientifiques à l’appui https://youtu.be/iH-M1sHlwz4.
En revanche, beaucoup de partisans des monnaies libres voient en elles une étape de transition pour le monde non marchand. Nous pensons que tout ce que l’on peut vendre en monnaie libre aujourd’hui pourrait aussi se donner et être partagé afin de préparer cette nouvelle société. Il revient à chacun de sentir le chemin qui lui paraît le plus opportun.
Enfin, les monnaies libres ou autres systèmes monétaires comme le troc, les SEL etc. sont basés sur la notion d’échange (je te donne mais j’attends un retour en contrepartie). Or le système d’échange est exactement le responsable des dérives actuelles du système et favorise l’individualisme. Pour résoudre ces problématiques, nous devons nous libérer de l’échange et nourrir l’opposée : le partage et la gratuité.
Aujourd’hui le terme décroissance devient de plus en plus commun. En effet, la performance d’un système marchand repose sur la croissance, les ventes et le profit. Ce système, couplé à la mondialisation, créé immanquablement l’épuisement des ressources. Or, on se rend compte que la croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible.
Ce leurre, qui est la base du modèle de société actuel, montre ses limites. Du coup, les dirigeants expliquent qu’il va falloir penser au pire. Ce qui veut dire diminuer son niveau de vie. Ce qui est plutôt amer pour tout le monde.
Le modèle non marchand du Grand Projet, n’est pas basé sur la croissance ou les bénéfices pour vivre. De plus, il peut allier durabilité, connaissance, modernité et stabilité, tout en préservant le confort.
Enfin, dans la société de demain, nous changerons nos modes de vie pour nous adapter au nouveau contexte. Ce qui est complètement différent de devoir décroître. Ainsi, avec un mode de vie sobre, cohérent et harmonieux, il n’y a pas de sentiment de frustration, mais plutôt de raison.
Pour commencer, le retour du troc est souvent évoqué. Pourtant, il s’agit d’un système d’échange suivant une valorisation arbitraire des biens et des prestations. D’ailleurs, c’est l’embryon même du système monétaire. De ce fait, il s’agit d’un système d’organisation laborieux si notre moyen d’échange n’est pas disponible immédiatement. Se fera alors ressentir le besoin de remettre un intermédiaire : l’argent.
Il existe une organisation qui est, à de nombreux niveaux, plus simple, efficace et fluide, le tout sans dérives monétaires. En effet, en suivant les 4 principes du Grand Projet du MOCICA, les avantages sont pour tous.
D’abord, chacun exercera sa vocation et chacun pourra bénéficier des autres talents lorsqu’il en aura besoin.
De plus, un système d’organisation basé sur la mise à disposition de soi, et non plus sur l’argent, sera hautement bénéfique. De ce fait, il améliorera considérablement nos rapports les uns aux autres.
Enfin, s’accrocher aux quantités d’échanges identiques (subjectives et arbitraires) paraît peut-être plus « juste » sur le plan de l’ego. Pourtant, c’est aussi la source d’une organisation laborieuse et de nombreuses pertes inutiles.
D’autre part, le retour du troc ne résout pas les nombreux problèmes auxquels il faut faire face (inégalités sociales, dégradation de l’environnement, etc.).
La fin de l’argent est le début d’une autre gestion dans laquelle nous tenons une comptabilité :
- Des ressources disponibles (renouvelables/non renouvelables)
- De notre impact environnemental
- Des besoins (fondamentaux/secondaires)
- De l’activité : quelles sont nos compétences ? Répartition de l’activité ?
- De la productivité, des stocks et de leur répartition
Sans argent ne veut pas dire sans gestion. Il n’y a que la notion d’argent qui est retirée de l’équation. La gestion reste la même lorsqu’il s’agit de déterminer par exemple les flux alimentaires.
La logistique des flux des ressources ne suivra plus la logique marchande. La réorganisation sera de fait plus locale, simple et écologique. En effet, certains pays n’auront plus recours à la délocalisation pour bénéficier d’une main d’œuvre bon marché lointaine. De la même manière, nous ne ferons plus appel à des ressources de l’autre bout du monde parce qu’elles étaient les plus compétitives du marché. La fin de la logique marchande redessine naturellement la carte des flux vers une importante relocalisation.
Celle-ci doit être prioritaire pour favoriser l’autonomie et l’écologie, tout en continuant à s’approvisionner des ressources lointaines quand celles-ci sont indispensables. Nous devrons donc redéfinir ensemble les besoins : qu’est ce qui est essentiel, secondaire ou superflu ? Si des ressources lointaines sont souhaitées ou nécessaires, les axes de transport et distribution sont déjà en place. Nos ingénieurs et entreprises de transports ne seront plus en concurrence et pourrons rassembler leurs compétences et connaissances pour optimiser encore plus les flux. Pour finir, nos logiciels de pointe pourrons redéfinir les flux les plus optimaux et réduire l’activité humaine (et donc la pénibilité) par la même occasion (2).
Le système monétaire international :
Pour comprendre s’il est nécessaire de remplacer l’actuel système monétaire international par un autre, analysons leur fonctionnement.
D’un côté, un système monétaire international est l’ensemble des règles, mécanismes et acteurs, visant à organiser et à contrôler les échanges de capitaux entre pays. Mais de l’autre, il s’agit d’un système ayant des “trous noirs”.
Les trous noirs du système monétaire international :
En effet, la surveillance bancaire et financière internationale trouve ses limites dans un certain nombre de ” trous noirs “. De ce fait, les organisations internationales et les régulateurs n’y ont pas accès. On peut classer ces trous noirs en deux catégories : les trous noirs géographiques et politiques.
Ce sont, d’une part, les Etats souverains où sévit la corruption et d’autre part, les places off-shore, terrains privilégiés de l’évasion fiscale et du blanchiment. Ou bien il n’existe pas localement d’organismes de surveillance de marché ou bancaire, ce qui est souvent le cas des paradis fiscaux. Ou bien encore, ces organismes existent, mais ne coopèrent pas ou sont inaptes à enrayer des fraudes massives. c’est par exemple le cas dans les Etats où règne la corruption.
Pour finir, il est nécessaire également de comprendre le principe du système monétaire international.
Le principe des systèmes monétaires :
Tous les systèmes monétaires que nous pouvons imaginer ont le même principe fondamental. Ils séparent les hommes de l’accès aux biens et aux services par l’argent. Cela nous paraît normal. Pourtant, les dérives actuelles sont les conséquences logiques et directes de ce principe de base. Il agira quelles que soient les modalités que nous pourrons y mettre autour (1).
Ce principe crée un moteur puissant, puisqu’il est à double levier. D’un côté, il énonce que si vous n’avez pas d’argent, vous n’avez accès à rien, et vous n’avez rien. Nos besoins fondamentaux tels que manger, s’hydrater, se loger ne sont plus accessibles. De ce principe de base naît aussi le versant opposé : plus vous avez de l’argent, plus vous avez de possibilités. Nous avons ainsi deux forces concourant à nous diriger individuellement dans une direction unique : faire de l’argent.
Les dangers du système monétaire :
De ce moteur, issu du principe originel de l’argent, ressortent deux caractéristiques fondamentalement néfastes :
- c’est un moteur prioritaire car il est la base incontournable de tout accès. De ce fait, pour de nombreuses personnes, de nombreuses circonstances, et de nombreuses raisons, il sera privilégié à des fondamentaux (écologie, bien-être, entente, qualité, santé, sécurité, etc.).
- c’est un moteur individuel. Il résonne directement avec notre individualité, puisque chacun devra trouver sa propre source monétaire. Ce moteur, redoutablement puissant, est en dehors d’une incitation solidaire et égalitaire. Enfin, l’argent disponible fonctionne par vases communicants, ou comme un gâteau que l’on se divise. Ce qui en conséquence, nous place d’emblée dans une position de concurrence.
Les conséquences du système monétaire :
Partant de là, toutes les dérives de notre société actuelle sont parfaitement logiques. Un système monétaire incitera avant tout à faire de l’argent, par tous les moyens, bons ou mauvais (réseaux mafieux, proxénétisme, braconnage, déforestation, etc.). Et aussi à diminuer la qualité de ce que l’on fait pour augmenter les marges. Ce qui revient à scier la branche sur laquelle on est assis (obsolescence programmée, ne pas breveter les traitements qui guérissent). Egalement à épuiser nos ressources pour vendre (croissance). En plus, la mendicité ou la criminalité contraindront ceux qui n’en auront pas. Certains auront des « bons filons ». Ainsi adviendront les disparités, la possibilité de domination ou encore de corruption.
Si nous souhaitons changer de système monétaire et non décider de coopérer librement, nous devrons surajouter un système qui permette (comment ?) de contrôler, surveiller, empêcher efficacement ce que la base même de notre système incite à faire. Un système monétaire est une base sociale dangereuse d’individualisme, de suspicion, de méfiance, d’inégalités, de tensions, de confrontation, de corruption, de criminalité et de toutes les dérives que nous connaissons. Et il restera toujours une base écologique d’épuisement, d’appauvrissement, de pollution et de destruction.
En résumé :
Tout peut paraître permis dans une société non marchande. Mais si tout individu est libre, la communauté dans laquelle il vit l’est aussi. Personne ne peut dominer, aucun service ou bien ne serait accordé sans l’accord de celui qui le fournit. Il devient alors logique de se mettre à un niveau similaire, si on ne veut pas avoir la communauté à dos et pouvoir bénéficier des compétences indispensables des autres. Tous les réseaux mafieux n’ont plus de raison d’exister (comment envisager le concept de proxénétisme par exemple ?), la corruption devient impossible. La croissance infinie et l’épuisement des ressources ne sont alors plus indispensables.
Aucun système monétaire ne peut être garant de dérives humaines. Au contraire, il les incite et les permet quasi toutes. Aujourd’hui, il est aussi facile de le comprendre d’un point de vue théorique, comme de le constater d’un point de vue pratique.
Que faire si un citoyen, en capacité de participer aux efforts collectifs, refuse de le faire ? C’est une question dont nous devrons débattre ensemble. Cependant, voici un angle de vue sur la question.
Nous souhaitons éviter toute mise en place d’un système coercitif. Cependant, si un citoyen décide de ne pas faire sa part, d’autres devront s’en charger, rognant ainsi un peu de leur temps libre et de leur liberté. Afin d’éviter cette situation, nous pouvons miser une partie de la solution sur les nouvelles conditions de « travail » bien plus enthousiasmantes dans un environnement non marchand. En effet, la guerre commerciale fera place aux partages des efforts et des connaissances. L’absence de pression du chiffre ou de l’angoisse d’une crise économique nous apportera un contexte plus serein avec des conditions choisies par les participants. Sans pression salariale incitant à réduire les effectifs, nous pourrions les multiplier et réduire l’effort à son minimum. La peur du licenciement économique disparaît de même en cas d’automatisation d’un secteur. Enfin les relations de travail ne sont plus basées sur la peur de la hiérarchie ni la pression de la compétition mais au contraire, favorisés par la collaboration.
Si l’ensemble de ces nouvelles conditions laissent encore une part de la population en inactivités, nous pourrions agir en se questionnant successivement sur ces points :
1. Améliorer les conditions.
Avons-nous mis en place des bonnes conditions quant à la prise de décision et d’organisation, susceptibles de créer au mieux l’engouement ? Que pouvons-nous encore améliorer ?
2. Est-ce un problème ?
Si tous les participants sont entièrement épanouis et ont accès à leurs besoins, pourquoi s’offusquer que certains ne participent pas ? Rappelons que nous avons traversé des siècles de domination marchande avec des inactifs provoqués par le système lui-même (misère, chômage etc.) sans empêcher le système d’évoluer. Les contraintes sont telles qu’elle incite à démissionner.1
3. Pour quelle(s) raison(s) ne participent-ils pas ?
Avant de se faire sa propre opinion, nous pourrions aller vers eux et comprendre l’objet de ce manque de motivation. Peut-être auraient-ils des idées pour faire évoluer notre organisation. Peut-être souhaitent-ils faire une proposition (par exemple, participer à une activité jugée pénible pour beaucoup, mais à un niveau horaire restreint).
4. Prévenir
Si cela reste problématique malgré les points précédents, nous pourrions leur signaler que beaucoup réduisent leur vie personnelle pour eux et ne le feront plus s’ils ne souhaitent pas aider à la vie sociale. Il sera bon de rappeler qu’ils ont le choix de leurs activités et que les efforts pénibles seront partagés par tous (réduisant ainsi considérablement la volonté d’être inactif).
5. Limiter l’accès
En dernier recours, les participants pourront décider de limiter l’accès (selon les modalités qui auront choisis) ou partager le fruit de leur effort qu’entre participants.
Le niveau 3 de l’ODG (zone de ressources) se charge de la gestion de l’alimentation. Il prend en charge la production, le transport et la distribution de la nourriture. Celle-ci se fera du territoire vers les villes et villages rattachés.
Ensuite, de manière commune et globale, nous pourrons mettre en place un modèle de collecte et de distribution efficace. Chaque secteur pourra ensuite s’adapter à ses spécificités.
Enfin, une coopérative nationale servira à centraliser et exporter les surplus de productions.
Tout d’abord, la compétition financière écartée, chaque secteur (alimentation, enseignement, recherche, santé, etc.) pourra assurer son rôle pour les autres.
Ensuite, nous prendrons des mesures pour permettre l’accès automatique aux biens et services élémentaires. Le raccordement des logements en eau, électricité et services, sera automatique.
Enfin, pour avoir accès à d’autres biens ou services, il suffira d’en faire la demande.
Il existe de nombreux moyens pour répondre à un besoin de bien ou service.
La phase de préparation permettra d’évaluer précisément les meilleures solutions en fonction des situations.
S’adapter, apprendre à le faire soi-même, se regrouper entre intéressés, discuter, échanger avec les citoyens compétents.
Ensuite, les formations n’étant plus payantes, il est facile de faire une reconversion, surtout pour combler le manque d’un métier.
Enfin, l’éducation peut mettre en avant les secteurs en demande pour inciter les étudiants.
Cela soulèverait immédiatement un problème qui serait naturellement mis au cœur de nos débats. En effet, la société ne serait pas fonctionnelle. Comment le résoudre ? Nous pourrions par exemple considérer que l’art est une passion commune qui ne peut répondre à nos besoins fondamentaux. Il ne saurait être considéré comme le logement, l’alimentation, l’habillement. En tant que tel, il faudra alors le considérer comme un service de nature secondaire qui ne substitue pas à une participation de chacun aux secteurs fondamentaux.
Un autre exemple serait de prendre en considération l’utilité publique de l’artiste (l’intérêt et la demande qu’il suscite autour de lui). En dessous d’un certain engouement pour l’artiste (un chanteur dont on ne téléchargerait peu ou pas ses chansons, un groupe qui ne remplirait pas les salles, etc.) devra peut-être considérer son art comme une passion et non comme un service d’utilité publique.
D’autres formes de gestion / organisation sont également possibles.
Les entreprises ne disparaîtraient pas. Elles deviendraient une propriété commune. Elles seraient gérées par les ouvriers ou tout autre mode d’organisation convenu par l’assemblée à laquelle elles sont rattachés.
Concernant les heures de travail et les obligations qui en découlent, il y a de nombreuses modalités possibles que nous devons définir ensemble.
Le Grand Projet n’a pas vocation à créer « une bible » complète mais juste fournir le livre dans lequel l’humanité pourra rédiger sa propre organisation.
Une entreprise possède un réseau à qui elle peut communiquer et partager sa volonté d’un monde sans argent (ajouter un lien en signature des mails par exemple). Elle peut également communiquer cette décision à tous ses partenaires, collaborateurs et fournisseurs pour les inciter à en faire autant.
Elle peut également inciter ses partenaires à imaginer et anticiper la réorganisation de leurs entreprises sous les avantages d’une organisation non marchande. Pas besoin de secteur marketing, pas de dépôts de brevets, durabilité de ses produits, automatisation possible sans répercussion socio-économique, les concurrents qui deviennent des collaborateurs etc.
C’est un sujet que nous déterminerons ensemble. Redéfinir le rôle et la place de la communication et du marketing dans une société qui n’encouragera plus la consommation.
Ce sujet est complexe. Nous pourrions faire le choix de conserver ces systèmes pour faire par exemple la promotion de produits/services non polluant, inciter à la consommation lors de récoltes abondantes ou mettre en avant des économies non matérialisés (le bonheur, le bien être etc.). De plus, cela permettrait de diffuser massivement des informations de débats important pour l’humanité etc.
On peut voir qu’il reste un bon espoir pour ces secteurs.
Tout d’abord, nous devons réduire drastiquement l’usage de cette énergie fossile pour des raisons écologiques. Par ailleurs, la surconsommation provoquée par le monde marchand épuise les réserves de cette énergie considérée comme non renouvelable. Ce sont deux raisons de passer à un modèle de société non marchand, peu consommateur en énergie et qui de surcroît, n’a pas besoin de croissance pour perdurer.
Est-ce que les pays pétroliers pourraient faire obstruction au passage à un système non marchand ? Souvent proches de l’Équateur, ils seront les premiers à subir le réchauffement climatique et ont le plus grand des intérêts à s’investir dans cette transition, comme l’Iran (4ème plus grande réserve du monde) par exemple qui fait importer davantage de nourriture lors des années de sécheresse.
De plus, la plupart des pays pétroliers ne sont pas autonomes avec d’autres ressources comme l’alimentation et la plupart des métaux. Il est et il sera toujours de l’intérêt de chacun et de chaque nation, de tisser des liens, de l’entraide et d’avoir, ensemble, une véritable gestion des ressources planétaires.
Nous ne proposons pas le troc. Et donc le “je donne que si tu me donnes” n’est pas la base d’organisation que nous proposons.
Dans une société non marchande, vous n’avez pas à donner quelque chose de particulier à chaque fois que vous faites appel à quelqu’un. C’est “unidirectionnel”.
Par contre se pose la question de savoir si vous devez faire une participation (ici où là, au même niveau que les autres).
En effet, le don bouge d’autres lignes. Comme une colocation de 5 étudiants, si l’un décide de ne pas nettoyer les communs, alors les 4 autres devront passer plus de temps à le faire.
Pour chaque individu nourri, logé, soigné, chauffé, il y un effort humain derrière.
A un niveau restreint de non participants les répercussions sont minimes.
Mais plus de citoyens décideraient de ne rien faire, plus ceux qui participent vont devoir en faire plus pour eux.
Donc cette liberté de ne rien faire du tout, réduit un peu la liberté des autres.
Par conséquent, ils ont leur mot à dire et décider s’ils acceptent ou non. Le Grand Projet ne se positionne pas car il invite à réfléchir et à débattre ensemble sur ce genre de sujet.
La bascule dans la société non marchande ne se fera qu’à 2 conditions. La première est que nous soyons auto-suffisant en ressources et en effectifs humains (autrement dit que tous les secteurs soient donc pleinement assurés). La seconde est que nous soyons au moins 50% à le vouloir pour des raisons démocratiques (à l’échelle planétaire dans l’idéal ou sur un territoire plus petit mais autosuffisant comme un continent).
Si nous étions, par exemple, 70% à le vouloir, notre objectif ne serait pas de l’imposer au 30% restant. Par contre, il faudra que ceux-ci soient autosuffisants pour continuer de s’organiser avec un système marchand. Il faudra aussi qu’il puisse trouver un moyen de s’organiser s’ils sont éparpillés. S’il n’est pas souhaitable d’imposer un modèle, même à une minorité, il est encore plus inacceptable qu’une minorité impose son modèle à la volonté dominante. Alors, ils seront conviés à nous rejoindre suivant les principes non marchands.
Premièrement, ce choix mettrait un terme aux nombreuses dérives de notre société actuelle. Voici quelques exemples : guerre, pauvreté, malnutrition, détérioration de l’environnement et des écosystèmes, trafics, pouvoir, etc.
De plus, parce que nous serions davantage motivés à nous organiser dans ce nouveau contexte. En effet, choix du secteur et des conditions, partage des efforts, absence de contraintes hiérarchiques et financières, etc. Tous ces points sont autant de motivations à s’organiser.
Ensuite, ne plus orienter nos efforts pour battre la concurrence ou générer du profit, donnerait du sens à notre activité. Tout comme, adapter et faire évoluer tous les domaines de la société dans ce nouveau monde. Améliorer les conditions de vie de l’humanité. Préserver les conditions climatiques.
Enfin, aucune autre mesure ou alternative ne peut créer un tel changement.
En vous impliquant dans le Grand Projet, vous contribuez à garantir un changement majeur pour les générations futures.
Nous encourageons et aidons la concrétisation de ce genre d’initiatives. L’application du Grand Projet (app.mocica.org) permet entre autres de pouvoir réunir des membres qui souhaiteraient agir dans ce sens.
Cependant nous anticipons les difficultés que cela soulève et l’objectif que nous devons atteindre. Les difficultés sont nombreuses : acquérir un territoire non taxé, avoir tous les biens matériels nécessaires (logements, outils, vêtements etc.) sans faire d’emprunt, faire la passe sur tout ce que le village ne peut pas produire lui-même (ex : sel, téléphones portables, wifi, vêtements, soin médicaux, lunettes, fournitures scolaires etc). Est-ce qu’un tel village serait une démonstration persuasive et encourageante pour le grand public ?
Par ailleurs, la multiplication des villages gratuits ne permettrait pas de réduire l’envolée des dettes, des inégalités etc. Viendra donc, un moment ou à un autre, la nécessité de supprimer les moyens de paiement massivement, ce que propose le Grand Projet.
En outre, plus de 50 % de la population mondiale vit en milieu urbain. Nous souhaitons que n’importe quel citoyen adhérant à la transition vers un monde sans argent puisse s’engager où qu’il soit. D’où notre incitation à tous ceux qui souhaitent agir de se retrouver dans des assemblées locales, qu’elles soient à la campagne ou à la ville.
Notre objectif n’est pas de faire des bulles de gratuité dans un contexte marchand, mais de basculer dans un contexte non marchand qui offre un contexte naturellement propice à l’épanouissement. Pourquoi ne pas cibler directement cet objectif ?
L’abolition de l’esclavage, aller sur la Lune, ou simplement téléphoner, semblaient des utopies irréalisables avant que ça n’arrive.
En France, par exemple, il y a 22 millions de bénévoles soit 1 personne sur 3 qui travaille sans attendre d’argent en retour.
En perspective, il y a 30 millions de travailleurs rémunérés dans ce même pays.
Donc, on peut constater que ce monde sans argent est déjà bien plus présent qu’on ne le pense.
En revanche, il est utopique de croire que nous pourrions changer profondément le système, sans mettre un terme à l’argent.
Quelle autre mesure serait capable de mettre un terme aux inégalités, à la surconsommation, la corruption, les trafics, la concurrence, etc. ?
Un contexte qui ne permet pas certains délits (marchés illégaux, blanchiment d’argent etc), n’incite pas à la délinquance (trafics de drogues, braquage etc.). Sans violence liée à la précarité ou le sentiment d’injustice sociale, nous pouvons nous attendre à une baisse massive des infractions et autre formes de violence. Cependant, il paraît peu probable que cela nous protège de tous les dangers (fanatisme religieux, agression sexuelle etc.). Le développement des forces de l’ordre dépendra de nos besoins et de notre choix.
Le Grand Projet du MOCICA, sert uniquement d’outil, de passerelle inconditionnelle avec pour seul intérêt de créer ce nouveau monde avec ce système non monétaire.
Il n’y à aucun avantage particulier pour le/les fondateurs du projet.
L’objectif du Grand Projet est ainsi défini mais nous poursuivrons le développement (si c’est le choix de tous) de certains éléments comme l’application qui permet l’organisation.
Le changement de civilisation concernera presque tous les domaines. Les nombreuses interactions entre les différents aspects du monde et les sujets concernés touchent rapidement toutes les facettes de la société. Ce qui est certain, c’est que nous subirons quand même le dérèglement climatique dû à nos activités du siècle antérieur. En revanche, nous aurons également beaucoup plus de résilience pour y faire face.
Les sujets sensibles tels que les migrations, les vaccinations, les gestions de crises, ne souffriront plus du poids de l’argent. Il ne pourra plus influencer la prise de décisions, ni même remettre en cause leur bien fondé.
Nous serions tentés de penser que s’il n’y avait pas de salaire, nous serions poussés à ne rien faire. Mais, ne connaissant que notre modèle actuel, cette pensée est-elle fondée ou bien le fruit de notre conditionnement ?
Que savons-nous sur le plan historique ?
Depuis les origines les plus lointaines de l’Humanité, il est impossible de trouver une seule civilisation qui ne s’organisait pas, même sans salaire pour se motiver. Tout d’abord, la nécessité de subvenir à ses besoins et aux besoins de la communauté de laquelle nous dépendons suffisait à créer un élan naturel pour s’organiser. Même aujourd’hui, ce qui motive réellement les citoyens à travailler n’est pas le salaire. Tout d’abord, quand tout est payant, avoir un salaire n’est pas une motivation mais une nécessité absolue. Et ce qui les motivent n’est pas le salaire mais ce que le salaire permet d’avoir. D’autres facteurs sont de mise : être utile aux autres, combler son besoin d’appartenance à la société, le plaisir de maîtriser une discipline, le dépassement de soi, etc.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que l’argent n’a jamais été créé pour inciter les gens à travailler. La raison la plus répandue dans les esprits et dans les livres d’économie est que l’argent aurait été créé pour faciliter les échanges, ce qui est considéré de nos jours comme un mythe. Les anthropologues sont unanimes, celui-ci a été créé pour rémunérer des armées (5)
Faciliter les échanges ou payer des soldats, mais en aucun cas nos historiens, anthropologues, ni mêmes nos économistes néo libéralistes ne mentionnent la motivation à l’origine des salaires.
Que savons-nous sur le plan comportemental ?
Il est couramment reconnu qu’être utile aux autres est un besoin fondamental. Déjà Aristote soulignait que « l’Homme est un animal social » (6).
Les raisons sont multiples. La première est l’estime de soi : « Quel est le sens de ma vie ? Est-ce que je sers à quelque chose ? Les autres ont-ils besoin de moi ? » La seconde est le regard des autres : « Je suis valide mais je ne fais rien. Alors, comment les autres me perçoivent si je ne participe à rien, et par conséquent profite de leur effort ? ».
Cette vision, plus que philosophique, est bien confirmée par la science. Une étude menée par Anna Hedenus et Bengt Furaker en Suède, à l’université de Göteborg auprès de 295 gros gagnants du loto, révèle que 88% d’entre eux ont continué leur emploi, alors qu’ils pourraient finir leurs jours à voyager. Autre étude, cette fois-ci menée par l’économiste Andrew Clark, dans le livre The Origines of Happiness. Suite à une enquête menée auprès de plus de 100 000 personnes, parmi les principaux déterminants du bonheur figure le travail : être au chômage rend malheureux de manière très durable (7).
Et dans le monde non marchand ?
Comme nous l’avons vu, l’absence d’activité sociale rend malheureux, concept devenant de fait caduque dans un modèle non marchand : tout le monde sera libre de participer dans et pour la société.
De plus, les conditions de travail (qu’on devrait plutôt appeler « participation » seraient fortement améliorées et par conséquent propice à l’engouement. Aucun stress lié aux bénéfices pour que l’entreprise ne s’effondre pas. Finie l’obsolescence programmée, on peut construire aussi solide que possible sans craindre de perdre du chiffre d’affaires. Cela permet à la fois de travailler moins et de donner un véritable sens à ce que l’on fait.
Le premier principe du modèle d’organisation que propose le MOCICA est le libre choix de son ou de ses secteurs d’activité afin d’assurer l’épanouissement. Pour les secteurs qui ne trouvent pas de volontaires, une répartition des efforts ou l’automatisation (lorsque ce sera possible) réduira la pénibilité au minimum et équitablement.
Des secteurs d’activité entier n’existeront plus : banque, assurance, publicité ; service des impôts, fraude fiscale, services de type assurance maladie etc. Pour les entreprises cela correspond à un gain de temps considérable de ne plus avoir à justifier la TVA, les factures, les devis etc. Cela leur permettra de se concentrer que sur leur corps de métier. Par le fait cela libérera un potentiel humain vers d’autres secteurs, ce qui permettra de réduire encore le temps passer au « travail ».
Si des citoyens décident de ne rien faire, comment réagir ?
D’abord, posons-nous la question : est-ce pénalisant et problématique si ceux qui participent s’épanouissent et ont accès à leurs besoins, ont du temps pour leur proche et leurs loisirs ? Si cela relève d’un un abus trop répandu et nuisible, alors il sera possible de donner accès à certains biens et services qu’à ceux qui ont participé ou selon des conditions décidées ensemble. Ce type de procédé est facile à mettre en place puisqu’il est déjà répandu dans le monde d’aujourd’hui. Par exemple, les épiceries solidaires sont accessibles qu’à ceux qui ont fait leur quota d’heures.
Tout d’abord, nous n’avons pas un appétit sans fin (les buffets à volonté existent, c’est qu’ils sont rentables). Pas plus que de besoins matériels illimités.
Entre 30 et 50 % de la nourriture produite dans le monde serait perdue (8) en grande partie pour des raisons financières : calibrage, perte pendant les longs voyages, manque de moyens financiers de stockage ou de formation dans les pays en développement (9), etc.
Ne nous basons donc pas sur une peur du manque, tout en encourageant (par l’éducation et les médias) à une consommation responsable (10). Le système financier cherche avant tout à nous maintenir en état de consommateur par de nombreux mécanismes, notamment en créant des manques et des envies fictifs (11) .
La fin de la frustration ainsi provoquée sera un nouveau terrain propice à une sobriété naturelle.
Lorsqu’on est dans le besoin ou fortement sollicités par les techniques de marketing, cela peut induire chez certains des envies de surconsommation. Lorsque l’on est dans les difficultés financières, il n’est pas illogique de voir des files d’attente, tension et même bagarre pour un produit lors d’une super promotion, dont l’entreprise avait stimuler l’envie les semaines précédant le jour de l’offre.
Aurions-nous un tel comportement si nos besoins étaient satisfaits ? Sans stimulation des entreprises, sans super offre à saisir ou quelconque incitation à consommer ?
Par ailleurs, une des erreurs fréquentes est d’imaginer que sans argent signifierait « sans gestion » ou en « libre accès sans limite ». Les supermarchés sont étudiés dans une logique marchande. Le monde non marchand mettra naturellement en place ses propres principes.
Il est important de rappeler que le monde marchand est précisément structuré pour inciter à prendre trop (publicité, bonnes affaires, prix dégressifs, récompense avec les cartes de fidélités, stratégie de placements, etc.) des produits volontairement éphémères ou étudiés à être remplacer rapidement (il existe plus d’une dizaine de techniques d’obsolescences programmées).
L’économiste Thorstein Veblen a pu mettre en avant que la façon générale de consommer ne s’inspire pas de nos besoins réels, mais du niveau des plus riches (12), concept qui n’existerait plus dans un monde non marchand.
Dans la société non marchande, la gestion de nos ressources se fera dans le respect de notre environnement, en commençant par la question suivante « Combien de ressources renouvelables (bois, céréales, eau etc.) et non renouvelables (pétroles, gaz, minerais, etc.) avons-nous à disposition pour tout le monde et sans mettre à mal l’équilibre de notre écosystème ? ». Autrement dit, la gestion se fera – et doit se faire – en amont, et non plus au gré d’une consommation stimulée, ouverte et débridée.
Concrètement, comment fait-on ?
Par sa nature, le client n’est plus roi et ne peut donc exiger des quantités démesurées. Si les boulangeries étaient gratuites, le consommateur aura certainement tendance à modérer sa demande. Si ce n’est pas le cas, la personne chargée de la distribution pourra gérer le partage.
Cela peut ressembler aussi à ce qui se fait déjà aujourd’hui avec les AMAP en France (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) : lorsqu’il vient chercher « son panier », le consommateur ne choisit pas la quantité de légumes, de fruits, d’œufs. Les adhérents se partagent équitablement selon les récoltes, qui sont plus ou moins abondantes, ce qui induit donc des quantités variables, mais dans une gestion équitable (ciment d’équilibre social) et ainsi tout le monde a à manger (sécurité et sérénité sociale). Dans le monde marchand, en cas de pénuries, les premiers et les plus fortunées uniquement se nourrissent.
Au niveau industriel on pourra produire les besoins selon la véritable demande (et non celle crée par des faux besoins comme nous le faisons de nos jours). C’est-à-dire produire exactement le bon nombre de tel bien ou appareil, en rappelant qu’il sera possible de les construire aussi solide que nos connaissances nous le permettent. Si bien que si une entreprise se met à l’arrêt temporairement car elle a répondu entièrement à la demande avec des biens particulièrement durables, cela n’aura aucune conséquence négative pour elle. Les effets ne seraient que positifs, tant pour l’environnement (constructions durables : réduction de la pollution et des déchets, moins de transport de marchandise ou du client vers les distributeurs) qu’humain (gain considérable de temps libre, moins d’usure à la tâche, etc.).
Enfin, on pourrait tout autant mettre à disposition des marchés avec des choix de bien à disposition mais aux quantités limitées (pour l’environnement- par citoyen afin d’assurer une fois encore l’équité.
La question de la nature humaine passionne les débats. Il en ressort que la nature de l’humain dépend principalement du contexte dans lequel il évolue (3). De ce fait, nos comportements actuels sont les fruits de notre adaptation naturelle à notre société (notre nature est d’ordre à permettre cette adaptation). La véritable cause d’un humain « mauvais » relève de sa réaction et adaptation à son environnement. L’Homme ne peut pas évoluer par la servitude ou la menace. Au contraire cela le restreint, le rétracte et provoque en lui des comportements agressifs.
Par contre, lorsqu’on assure les besoins fondamentaux et la sécurité de l’Homme, on constate une ouverture spontanée aux autres.
Cela permet de prendre conscience que le climat social, la nécessité, l’éducation ou encore la culture sont des paramètres desquels résultent nos comportements.
Le système monétaire n’est pas garant de bons comportements, au contraire. C’est pourquoi l’esprit de compétition qui découle de l’argent ne fait que nous diviser, et la nécessité de manger lorsqu’elle n’est plus garantie nous pousse à des choix irrationnels (4). Au-delà de cela, l’argent incite au « toujours plus » et à la soif de domination qu’il rend possible. De nombreuses personnes reprochent même à l’argent de pervertir la nature humaine ! Il est nécessaire de penser la question en terme de contexte et non de nature.
Si les personnes âgées souhaitent être actives, elles seront les bienvenues, si elles ne peuvent pas, nous prendrons soins d’elles. Pour les personnes en incapacité de travailler, il n’est pas question de les forcer à participer ni d’être pénalisé. Ils /elles auront les mêmes droits et accès que les autres.
Le Grand Projet ne fait pas de prédiction. De manière générale, nous pensons que la durée et la difficulté des études ne réduiront pas l’engouement par rapport à aujourd’hui, bien au contraire. La fin de l’argent va permettre de pouvoir faire des études sans la barrière financière et les difficultés de la vie étudiante. L’accès et les conditions d’existence seront les mêmes que si les études étaient achevées. Aucune angoisse de faire des études inutilement à cause d’un marché du travail en dent de scie et des crises financières éventuelles.
Par ailleurs, les études longues n’étant plus synonyme d’« un parcours du combattant », certain(e)s pourraient enfin envisager de réaliser leur vocation et de se reconvertir dans leur domaine de prédilection. De ce fait, nous pensons qu’il pourrait y avoir davantage d’étudiants qui viendront et qui, en plus, feront leur métier uniquement par passion et non par intérêt financier.
La reconnaissance et le prestige d’un métier qui requièrent de longues études sont également des formidables moteurs de motivation. Un astronaute par exemple n’attend pas après l’argent pour se lancer dans l’un des concours le plus sélectifs de tous pour devenir astronaute.
Pour finir, un monde sans argent favorise l’entraide, le partage et le collectif. Venir combler un manque dans un secteur clef permettrait une grande reconnaissance de la communauté.
Par accord mutuel entre les intéressés :
- Attribution au plus utile (par exemple : un logement de plain-pied pour des personnes âgées ou à mobilité réduite)
- Au plus écologique (à proximité, dans un rayon déterminé)
- Attribution à tour de rôle ou par réservation
- Diviser en parts égales entre les intéressés
- Ne l’attribuer à personne pour conserver une équité
- Par tirage au sort
- Autre
Passer à une société non marchande ne suppose pas de passer à une société sans réglementations. Elles sont utiles, non pas pour réduire nos libertés, mais pour les protéger. Elles peuvent être d’ordres sécuritaires (interdiction de nuire à l’intégrité physique ou morale d’autrui). Aussi, elles peuvent s’avérer nécessaires pour assurer le partage des ressources et l’application des modalités convenues ensemble. L’un des avantages du Grand Projet est qu’elles sont proposées et validées par les citoyens (Voir ODG).
Dans tous les cas de figure et dans tous les modèles de société possibles, il y aura des désaccords.
Dans l’ODG, ce n’est pas une minorité qui décide, ni la majorité mais la recherche d’un consentement. Chaque assemblée est libre de sa propre réglementation. Elle le fait dans les choix qui la concerne, pas dans ce qui concernerait d’autres assemblées.
Dès lors qu’une ou plusieurs autres assemblées sont concernées par un choix (qui est donc un choix commun) un débat avec recherche du consentement est la meilleur voie pour trouver une entente satisfaisant le plus grand nombre.
La carte d’identité est un sujet qui sera soumis aux choix des citoyens. Un débat peut être organisé selon des méthodes de débats objectives et impartiales que les citoyens auront validés.
L’objectif étant de mettre en évidence les différentes faces d’un sujet de manière objective pour que chacun puisse faire un choix en connaissance de cause.
En effet, différents points de vues sont à prendre en compte :
Certains vont vouloir tout simplement ne plus avoir de carte d’identité, d’autres la voudrons avec une traçabilité pour par exemple avoir une prise en charge instantanée des soins sans paperasse préalable ou examens (dossier médical intégré) etc.
Les avantages et les inconvénients doivent être débattus avant validation collective.
Enfin, une carte serait utile pour connaître l’activité (dans l’organisation), le partage et la consommation. Difficile d’avoir une gestion précise de notre organisation et des ressources sans cela.
À quoi peut ressembler une société sans argent ?
L’environnement dans une société sans argent
Service de gestion des ressources.
La mise en place d’un service de gestion des ressources, permettra de garantir une gestion et une répartition efficaces. En effet, les créations humaines se doivent d’assurer les besoins présents sans compromettre la terre et nos générations futures.
Le département d’équilibrage du climat.
Par la suite, un département d’équilibrage du climat pourrait également être créé. De sorte qu’il étudie comment l’activité humaine peut bénéficier au climat, pour inverser la tendance. De façon à améliorer le climat pour augmenter les zones habitables sur terre.
Préserver un climat favorable au plus grand nombre, avec un minimum de catastrophes naturelles.
En effet, une superficie habitable supérieure sur la planète contribue à l’amortisseur démographique (plus de places pour plus d’humain).
Développement durable généralisé.
Par ailleurs, le secteur industriel intègrera de manière globale le développement durable.
En outre, par le partage des connaissances, la qualité des biens et services se déploieront rapidement. D’autant plus que la délocalisation pour exploiter une main-d’œuvre bon marché ne sera plus. De plus, le recensement des ressources et une logistique de distribution globale réduiront considérablement l’émission des gaz à effet de serre.
Enfin, les actions de transition déjà en cours (plantations d’arbres, permaculture, énergies renouvelables) se développeront plus rapidement.
L’économie dans une société sans argent
La liberté d’entreprendre
Bienvenue dans une société qui, enfin, vous donne tous les moyens de vous épanouir. Non seulement de la formation aux outils de production, mais aussi du début à la fin.
En plus, il n’y a plus à craindre la concurrence, ni le chômage. En outre, fini de chercher à vendre et encore moins de vendre toujours plus ! De même, on peut voir d’ici le changement des relations professionnelles entre les collaborateurs. De surcroît, l’administratif qu’impose le système financier pour fonctionner sera considérablement réduit et centré sur la logistique. Par conséquent, cela permettra un gain de temps conséquent pour les entreprises et les particuliers. Pour finir, sans argent, chacun fait le métier de son choix par plaisir, conduisant à un résultat de bien meilleure qualité.
La fin de l’escroquerie
En plus, avec la fin de l’argent, plus d’escroquerie motivée par l’appât du gain. Finie la crainte de se faire arnaquer du fait d’acheter ou de souscrire à ceci ou cela. De surcroît, plus besoin de savoir si on fait une bonne affaire ou pas en prenant cet objet.
Vivre dans l’abondance dans une société sans argent
En effet, la seule question à se poser sera :
“En ai-je réellement besoin ?”
Si ce simple raisonnement de consommation est enseigné à l’école, en conséquence l’humanité peut vivre agréablement.
En plus, sans concurrence il est possible de faire un grand bond en avant en termes d’industrialisation. Cela dans le but de permettre d’augmenter encore notre capacité actuelle de production, tout en améliorant l’efficience des systèmes. La conséquence sera de produire plus qu’aujourd’hui tout en consommant durablement les ressources.
La science dans une société sans argent
La science deviendra « open source », permettant ainsi le partage et la diffusion de la connaissance pour tout le monde.
Une révolution scientifique
Premièrement, des répercussions majeures auront lieu concernant la vitesse d’évolution de la science. En effet Derek Price, père fondateur de la scientométrie, nous apprend que la science évolue de façon exponentielle. À ce propos, la révolution numérique actuelle en est un parfait exemple. Pourtant, en dépit de nombreux freins, tels que les dépôts de brevets. Imaginez quel impact cela aurait, si demain la connaissance était disponible pour tous ?
Les génies de demain
De ce fait, l’accès gratuit à l’information permettra la révélation de potentiels humains.
Qui, en conséquence, enrichiront à leur tour le patrimoine de nos connaissances.
L’innovation dans une société sans argent
En premier lieu, dans une société sans argent, l’ensemble des centres de recherche et développement pourront collaborer sur des projets communs.
De ce fait, imaginez les ingénieurs les plus créatifs travailler ensemble sur l’innovation : quel serait le prochain smartphone ?
De même, qu’en est il de la voiture de demain si les constructeurs des 5 continents mettaient en commun leur savoir-faire ?
Enfin, quelles seraient les innovations si les membres de chaque secteur (santé, habitat, énergie, agriculture etc.) mutualisaient leurs connaissances ?
La révolution de l’innovation
Pour commencer, le rédacteur du rapport Brundtland (14) , commandé par l’ONU et qui est aujourd’hui considéré comme historique, serait ravi.
En effet, une société sans argent serait tout à fait propice à libérer l’innovation de ses chaînes pour répondre aux nécessités du développement durable.
En conséquence des facteurs de collaborations cités plus haut, les capacités d’innovations environnementales seraient décuplées. De même pour les produits, procédés, techniques ou modes d’organisation. En plus, sans argent, il est plus facile de mettre une entreprise aux normes. Pour conclure, le partage de la connaissance permettra de diffuser les innovations rapidement.
L’emploi et l’automatisation dans une société sans argent
L’emploi dans une société sans argent.
Tout d’abord il faut dire que 375 millions de personnes seront forcées de changer d’emploi d’ici 2030 (15). De nos jours, cela représente autant de chômeurs et de vie mises en situation de précarité. Au contraire, dans une société sans argent, cela ne sera que des bénéfices pour l’humanité. D’ailleurs, se faire remplacer par une machine ne sera qu’avantage dans une société sans argent.
L’automatisation dans une société sans argent.
Dans de nombreux cas, le travail humain est plus polluant que celui effectué par les machines. D’ailleurs, ce sera d’autant plus reconnu lorsque les ingénieurs auront optimisé les systèmes automatiques pour les rendre plus efficients que jamais. En plus, qu’il s’agisse de low-tech ou d’industrie de pointe, l’automatisation a de nombreux avantages. Que ce soit sa productivité qui n’est plus à démontrer, ou le temps qu’elle libère pour les humains.
Enfin, l’enjeu est d’orienter l’automatisation dans les secteurs les plus cruciaux. C’est-à-dire en termes d’écologie, de conditions de travail et de pénibilité.
Pandémie et Crise sanitaire dans une société sans argent
La question de la gestion des crises sanitaires et des vaccins, qui font polémique actuellement, seraient également bien différente. En effet, dans une société sans argent, un confinement ne met pas à mal l’économie ni ses habitants. Au contraire, la population est protégée, sans créer plus de dommages collatéraux.
De même, dans un monde sans argent, la question de la vaccination ne créerait plus de défiance. Effectivement, les laboratoires ne fabriqueraient plus vaccins et médicaments pour l’argent, mais seulement pour le bien-être des humains.